Deuxième article de cette nouvelle série ayant pour focus les success story chinoise, nous allons tenter d’en savoir plus sur Lei Jun, le fondateur d’une compagnie disruptive dans le marché des Smartphones premium mais pas que !

L’histoire de Lei Jun, fondateur de Xiaomi Corp

Il est né à Xiantao, dans la province d’Hubei en 1969. C’est un grand passionné d’informatique depuis son enfance. Il était un pionner à l’époque où le pays n’était pas encore ouvert sur le monde, et le PC un produit peu connu en Chine.

Sa passion s’est transformée en obsession quand Lei Jun a commencé ces études. Il se rêvait déjà à 18 ans de devenir le prochain Steve Jobs, une admiration forte le poussant à suivre les codes vestimentaires du célèbre fondateur de la marque à pomme : col roulé noir et jean simple. Il n’hésite pas aujourd’hui à faire les key notes de sa société, habillé à la Steve Jobs.

C’est un petit génie du monde du computing en Chine. Il a décroché son premier contrat à 1 million de RMB lors de sa troisième année d’étude dans le département « Computer Science » de l’université de Wuhan. Il vendait alors des logiciels de cryptage.

Les débuts professionnels de Lei Jun, fondateur de Xiaomi Corp

Après avoir été diplômé de son université, il rejoint les équipes de Kingsoft, le leader à l’époque en 1996 des logiciels de bureau avant l’arrivée de Microsoft. Sous les ordres de Qiu Bojun, il passe très rapidement de programmeur à CEO de la compagnie. Il transforme la boite en une compagnie IT avec une offre plus globale, créant de nouvelles activités dans la sécurité avec les anti-virus mais aussi des logiciels de traduction performant et des jeux en ligne.

Il est débarqué en 2007 chez Microsoft où il reste quelques années. Seulement, Lei Jun est un ambitieux. Il a le sentiment d’être passé à côté de sa propre grande aventure, c’est à dire, de construire par lui-même une grande compagnie IT chinoise capable de rivaliser avec Tencent, Baidu, Alibaba et même avec les grands du monde occidental.

Lei Jun est à cette époque un homme riche et un investisseur renommé.

Plusieurs succès attestent ce fait :

  • Une plus-value en 1999 de 100 millions de rmb, avec la vente à Amazon d’un retailer online de livre.
  • Actionnaire majoritaire de Lakala, un intermédiaire de paiements, UC Web, un site en ligne de jeux et Vanci, un retailer online de vêtements. Ces trois compagnies ont des bons résultats et un développement très bon depuis leur création.

Les grands débuts de l’aventure Xiaomi Corp, fondée par Lei Jun

La compagnie est lancée en 2010, il y a peu de temps donc…  Les équipes passent 16 mois à perfectionner le logiciel cœur du téléphone et les systèmes d’opérations, avant de lancer leur première gamme de smartphone en Aout 2011.

Les ventes explosent dès le lancement de la gamme smartphone, et Xiaomi enregistre une croissance fulgurante. A la fin 2014, la compagnie effectue une levée de fonds d’un milliard de dollars. Elle devient alors à l’époque, la start-up la plus importante et la plus prometteuse, avec une valorisation de son capital à 46 milliards de dollars.

Xiaomi a des objectifs ambitieux. En 2015, elle comptait vendre 100 millions de Smartphones mais en a écoulé finalement 70 millions. Ses revenus proviennent majoritairement de la vente des Smartphones mais la compagnie souhaite offrir des services bien plus larges. Elle s’est donc développé dans de nombreuses nouvelles activités prometteuses : voitures et scooters électriques, drones, smart TV et purificateurs d’air par exemple.

Le magazine Forbes estime la fortune de Lei Jun, en 2016, à 9,8 milliards de dollars. Il est donc le cinquième homme le plus riche de Chine et certainement un des plus influents.

La recette du succès de Lei Jun, fondateur de Xiaomi Corp

La stratégie de la compagnie est disruptive comparé au business model de ses concurrents, comme Apple ou Samsung. Lei Jun le déclare lui-même : la compagnie facture le matériel presque à prix coutant sans marge réelle, et sans compromettre la qualité et la performance du hardware, permettant d’offrir des Smartphones lowcost avec des performances comparables à l’offre premium de Smartphones sur le marché.

Selon Hugo Barra, un responsable chez Xiaomi, à la fin de 2014 la société voit ses ventes d’hardware comme un moyen de fournir des logiciels et des services à long terme : « nous sommes un Internet et une société de logiciels beaucoup plus que … une société de matériel.»

Pour rester compétitif avec ce business model lowcost, Xiaomi cherche à optimiser ces couts sur tous les autres postes possibles de dépenses :

  • Elle ne possède aucun point de vente physique, vendant donc exclusivement en ligne ou par des intermédiaires.
  • Elle se promeut très peu avec les canaux de publicité traditionnelle, comptant beaucoup plus sur le pouvoir des nouveaux canaux d’information et sur le bouche à oreille.
  • Une gestion et une adaptation des stocks en réelle face à la demande permettent à la compagnie d’éviter des coûts de structures très importants. Les ventes flash et autres promotions lui permettent d’écouler rapidement des surplus de production sur le marché asiatique.

Par ailleurs la force aussi de Xiaomi est dans l’attention particulière portée au retour de ses clients. Elle leur permet de tester tout au long de l’année de nouvelles fonctionnalités en AB testing. Une large communauté d’aide et de recommandations s’est donc organisé autour de la compagnie. Cette stratégie est bien la volonté de changement de son fondateur Lei Jun. Son expérience chez Kingsoft l’a laissé un peu amer sur un point : il était très difficile pour lui de voir ses recommandations justifiées ne pas être entendues par sa compagnie. Les chefs de produits sont constamment sur les forums et récupèrent les suggestions intéressantes. Les ingénieurs font par la suite leur travail et en une semaine, cette recommandation peut devenir effective. Son dernier grand atout est le faite que son logiciel mère (software) soit en open source et téléchargeable sur tous les Smartphones Android. Cette pratique lui permet d’élargir sa base de clients potentiels et de proposer donc un software plus complet, avec plus de contenus et des services plus poussés.N’hésitez pas à nous retrouver nous sur Twitter, Facebook et Linkedin pour encore plus de contenus !