Depuis 2012, la Chinese Super League (CSL) attire de nombreux joueurs venus des 4 coins du monde. Considéré au début comme un exil doré pour préretraités. Le championnat chinois a su se défaire de cette image à coup de centaines de millions d’euros. Pour autant, il ne se passe un mois, sans que de nouvelles règles viennent compliquer la tâche des clubs pour hausser le niveau de la CSL. Alors est-on déjà en train d’assister à une forme de déclin de la Chinese Super League ?

Rappel des faits

Des moyens illimités …

Anelka, Drogba voilà les noms qui ont fait que le grand public européen s’est penché sur la Chinese Super League. C’était en 2012, de très bons joueurs (mais en fin de carrière) se sont envolés vers la Chine. Aujourd’hui, on ne compte plus les joueurs de calibre internationale, ayant évolués dans les plus grands clubs européens, à avoir rejoint la CSL. Tout cela grâce à des moyens quasi illimités, comme pour le Guagzhou Evergrande qui se classe 4ème au rang des clubs les plus riches de la planète (consultez l’étude Soccerex Football Finance 100).
Les stars brésiliennes Hulk et Oscar du Shanghai SIPG sont toujours là tandis que Carlos Tévez et Paulinho sont déjà repartis.

Soccerex Logo

Pour des mercatos toujours plus fous

Plus récemment c’est le joueur argentin du Barça, Javier Mascherano qui s’est engagé en faveur du « Hebei China Fortune ». Il rejoint ainsi le contingent de joueurs sud-américains en Chinese Super League. C’est au mercato d’hiver 2017 que la Chinese Super League connu son apogée avec 388 millions d’euros dépensés sur le marché des transferts. Un mercato, éclipsant le précédent record lors du marché hivernal 2016, 345 millions d’euros avaient alors été investis. Toutes ces dépenses ont pour but de rehausser le niveau de la CSL afin que les joueurs chinois puissent apprendre auprès des meilleurs. L’objectif à long terme étant de donner une place importante sur la scène internationale à la sélection chinoise. Pour plus d’informations retrouvez l’article précédent sur : “L’essor du football en République populaire de Chine

Un coup d’arrêt pour la Chinese Super League 

Si de nombreux joueurs sont venus garnir les effectifs de Chinese Super League ces dernières saisons, le rythme se ralentit progressivement. Nous sommes en plein mercato d’hiver. C’est la période charnière pour les clubs chinois et qui marque la préparation de la nouvelle saison. Pour l’instant seulement 2 joueurs sont venus d’Europe, l’un plutôt sur la fin de carrière (cité plus haut Javier Mascherano), l’autre Cédric Bakambu mais dont l’officialisation par le club du Beijing Guoan tarde à arriver. En effet le joueur s’entraîne avec son nouveau club mais personne n’a pour l’instant confirmé sa venue. Une situation un peu inhabituelle au regard des transferts qu’on a l’habitude de voir en Europe. Des rumeurs affirment aujourd’hui que c’est à cause de la taxe « 100% ».

La Chine, protectionniste ?

Elle force les clubs recrutant un joueur étranger à un montant supérieur à 6 millions d’euros à verser la même somme dans un fond d’investissement, chargé de développer le football chinois. Si on prend l’exemple Bakambu, le Beijing Guoan a versé 40 millions d’euros à Villarreal, le club doit donc maintenant dépenser la même somme dans le fond d’investissement. On comprend donc maintenant aisément la frilosité des clubs chinois sur le marché des transferts. D’autres règles existent comme le fait de ne pouvoir mettre uniquement 4 joueurs sur la feuille de match. Parmi ces 4, uniquement 3 pourront être titulaires. De plus, pour chaque joueur étranger aligné au coup d’envoi, un joueur chinois U23 devra également être titulaire. Pour en savoir plus sur les réformes du foot chinois.

Et demain ?

Vous l’aurez donc compris, le gouvernement chinois via sa fédération de football pratique un fort protectionnisme. L’objectif étant de faire émerger une génération de joueurs chinois susceptible de porter l’équipe nationale et ainsi faire vibrer la corde nationaliste. Néanmoins ce protectionnisme reste à relativiser, les chinois ne sont pas les seuls à l’employer. Il suffit de regarder ce que fait l’UEFA pour les clubs participant à la ligue des champions. L’Angleterre avec la Barclays Premier League pratique également un fort protectionnisme suite aux nombreux revers sportifs de sa sélection. En savoir plus sur les règles de l’UEFA et de la fédération anglaise.

UEFA Logo

Logo Premier League

La bulle éclatera …

Si la Premier League peut se permettre de telles pratiques au vu du niveau très élevé de son championnat, le cas de la CSL est bien différent. En agissant de cette sorte la Chine met en danger le petit intérêt qu’elle avait réussi à susciter dans la planète football. Et sans un championnat local fort, on se demande si l’objectif du président Xi Jinping, de voir bien figurer la sélection nationale pour la coupe du monde 2030, pourra être atteint.