LES CHINOIS À L’ASSAUT DES SPORTS D’HIVERPour faire suite à mon précèdent focus sur le touriste chinois, je vous propose à travers cet article d’aborder le tourisme chinois et le ski. Etant native des Gets, une station de ski en Haute Savoie, ce sujet me tient particulièrement à cœur.Comme vous le savez sûrement, les Jeux Olympiques d’hiver de 2022 se dérouleront pour la première fois à Pékin. Une ville qui n’est pas spécialement réputée pour ses stations de sports d’hiver. Cette exceptionnelle force du marché des sports d’hiver chinois attise les convoitises. Devinez qui va construire ces stations ? Ce sont des entreprises françaises qui viennent de signer de très beaux contrats pour équiper la Chine en chalets, téléphériques et autres infrastructures hivernales. La compagnie des Alpes, le numéro un des remontées mécaniques s’intéresse au marché chinois et veut sa part du gâteau. Le groupe chinois Fosun qui s’est déjà emparé du Club Med pourrait entrer au capital de la société à hauteur de 10%. Une arrivée en Chine qui est indispensable pour la survie de la Compagnie des Alpes.
C’est également l’Ecole de Ski Française, l’école la plus réputée du monde, qui a été choisie pour former les moniteurs locaux. Petite anecdote grâce aux JO, un nouveau métier est né en France, chercheur de montagne. Des experts français se rendent sur le terrain pour définir les nouvelles montagnes qui seront exploitées comme station de ski. Vous l’aurez compris, la France a tout à gagner à travers cette collaboration. Le géant communiste a fait du ski une des nouvelles causes nationales et comme à son habitude voit grand. En quelques années seulement, la Chine a construit près de 200 domaines. Et depuis 2011, le mouvement s’est accéléré. La Chine en compte 568 au total répartis sur l’ensemble du territoire. Le gouvernement veut créer et moderniser plus de 1000 stations d’ici à 2030. Pour un point de comparaison, il en existe 325 en France créées depuis les années 60.  Cette nouvelle directive gouvernementale en faveur du développement des sports d’hiver représenterait 300 millions de nouveaux amateurs en Chine.

Pour le moment la capitale chinoise n’a rien d’une station de ski avec ses 43,5 mètres d’altitude et ses 10 stations aux alentours. Pour cela les Jeux d’hiver seront légèrement délocalisés dans les monts Yan à plus de 2000 mètres d’altitude et à 200 kilomètres de Pékin. C’est à cet endroit précis que le gouvernement construit de toutes pièces des stations qui poussent comme des champignons. Et comme nous parlons de la Chine, tout va très vite, déjà 200 stations sont totalement opérationnelles. Pourquoi tant de perspectives alléchantes de la part du gouvernement chinois ? Tout simplement car cet essor est profondément lié aux nouveaux comportements du touriste chinois et de l’essor d’une classe moyenne toujours plus friande de loisirs. Une classe moyenne qui s’est développée grâce à une économie chinoise de plus en plus dynamique.  Le ski ne s’adresse pas uniquement aux classes chinoises aisées comme ont pourrait le penser. Ceux-là préfèrent le ski au USA, en Europe ou au Japon. Le ski permet aussi de sortir de l’air pollué des grandes métropoles et respirer de l’air un peu plus pur.Avec le manque de neige de plus en plus flagrant en France, la Chine sera peut-être dans quelques années votre prochaine destination de ski. Pour le moment ces stations ne sont pas semblables à nos domaines skiables français. Ici en Chine les stations sont adaptées aux clients qui sont encore novices dans ce sport. Les pistes y sont peu nombreuses, faciles, larges semblables à des autoroutes. Souvent la neige artificielle est privilégiée par manque de neige naturelle. Ce qui oblige le pays à s’équiper de canons à neige dernier cri. Rien à voir avec les domaines comme les Trois Vallées ou les Portes du Soleil. Les stations chinoises commencent d’ailleurs tout doucement à se constituer un corps enseignant de ski.
Le boom des stations de ski a bien fait baisser les prix mais comme souvent cela a provoqué une vraie polémique au sein et à l’extérieur de Chine. La raison est bien entendu environnementale. Pékin et les autres stations de ski manquent d’eau et utilisent celle-ci pour créer de la neige artificielle. Les autorités municipales ont donc imposé aux opérateurs toutes sortes de normes pour le recyclage de la neige. Malgré un manque de maturité des domaines, une population encore mal éduquée aux sports d’hiver, des problèmes techniques et autres services qui laissent encore à désirer, la demande est bien là. Les investisseurs chinois et internationaux sont d’ores et déjà lancés dans une ascension au sommet pour 2022.