LES CHINOIS À L’ASSAUT DES SPORTS D’HIVERPour faire suite à mon précèdent focus sur le touriste chinois, je vous propose à travers cet article d’aborder le tourisme chinois et le ski. Etant native des Gets, une station de ski en Haute Savoie, ce sujet me tient particulièrement à cœur.Comme vous le savez sûrement, les Jeux Olympiques d’hiver de 2022 se dérouleront pour la première fois à Pékin. Une ville qui n’est pas spécialement réputée pour ses stations de sports d’hiver. Cette exceptionnelle force du marché des sports d’hiver chinois attise les convoitises. Devinez qui va construire ces stations ? Ce sont des entreprises françaises qui viennent de signer de très beaux contrats pour équiper la Chine en chalets, téléphériques et autres infrastructures hivernales. La compagnie des Alpes, le numéro un des remontées mécaniques s’intéresse au marché chinois et veut sa part du gâteau. Le groupe chinois Fosun qui s’est déjà emparé du Club Med pourrait entrer au capital de la société à hauteur de 10%. Une arrivée en Chine qui est indispensable pour la survie de la Compagnie des Alpes.
C’est également l’Ecole de Ski Française, l’école la plus réputée du monde, qui a été choisie pour former les moniteurs locaux. Petite anecdote grâce aux JO, un nouveau métier est né en France, chercheur de montagne. Des experts français se rendent sur le terrain pour définir les nouvelles montagnes qui seront exploitées comme station de ski. Vous l’aurez compris, la France a tout à gagner à travers cette collaboration. Le géant communiste a fait du ski une des nouvelles causes nationales et comme à son habitude voit grand. En quelques années seulement, la Chine a construit près de 200 domaines. Et depuis 2011, le mouvement s’est accéléré. La Chine en compte 568 au total répartis sur l’ensemble du territoire. Le gouvernement veut créer et moderniser plus de 1000 stations d’ici à 2030. Pour un point de comparaison, il en existe 325 en France créées depuis les années 60. Cette nouvelle directive gouvernementale en faveur du développement des sports d’hiver représenterait 300 millions de nouveaux amateurs en Chine.
Pour le moment la capitale chinoise n’a rien d’une station de ski avec ses 43,5 mètres d’altitude et ses 10 stations aux alentours. Pour cela les Jeux d’hiver seront légèrement délocalisés dans les monts Yan à plus de 2000 mètres d’altitude et à 200 kilomètres de Pékin. C’est à cet endroit précis que le gouvernement construit de toutes pièces des stations qui poussent comme des champignons. Et comme nous parlons de la Chine, tout va très vite, déjà 200 stations sont totalement opérationnelles. Pourquoi tant de perspectives alléchantes de la part du gouvernement chinois ? Tout simplement car cet essor est profondément lié aux nouveaux comportements du touriste chinois et de l’essor d’une classe moyenne toujours plus friande de loisirs. Une classe moyenne qui s’est développée grâce à une économie chinoise de plus en plus dynamique. Le ski ne s’adresse pas uniquement aux classes chinoises aisées comme ont pourrait le penser. Ceux-là préfèrent le ski au USA, en Europe ou au Japon. Le ski permet aussi de sortir de l’air pollué des grandes métropoles et respirer de l’air un peu plus pur.Avec le manque de neige de plus en plus flagrant en France, la Chine sera peut-être dans quelques années votre prochaine destination de ski. Pour le moment ces stations ne sont pas semblables à nos domaines skiables français. Ici en Chine les stations sont adaptées aux clients qui sont encore novices dans ce sport. Les pistes y sont peu nombreuses, faciles, larges semblables à des autoroutes. Souvent la neige artificielle est privilégiée par manque de neige naturelle. Ce qui oblige le pays à s’équiper de canons à neige dernier cri. Rien à voir avec les domaines comme les Trois Vallées ou les Portes du Soleil. Les stations chinoises commencent d’ailleurs tout doucement à se constituer un corps enseignant de ski.
Le boom des stations de ski a bien fait baisser les prix mais comme souvent cela a provoqué une vraie polémique au sein et à l’extérieur de Chine. La raison est bien entendu environnementale. Pékin et les autres stations de ski manquent d’eau et utilisent celle-ci pour créer de la neige artificielle. Les autorités municipales ont donc imposé aux opérateurs toutes sortes de normes pour le recyclage de la neige. Malgré un manque de maturité des domaines, une population encore mal éduquée aux sports d’hiver, des problèmes techniques et autres services qui laissent encore à désirer, la demande est bien là. Les investisseurs chinois et internationaux sont d’ores et déjà lancés dans une ascension au sommet pour 2022.
LE PROFIL DU TOURISTE CHINOIS ET COMMENT LE CAPTERLes touristes Chinois sont une cible primordiale que le monde entier s’arrache. Des touristes de plus en plus ciblés par les organisations touristiques et les compagnies de voyages. Car oui, les touristes chinois représentent 121 millions de visiteurs par an dans le monde. Je vous propose à travers cet article de faire un focus sur le tourisme des Chinois à l’étranger. Un marché colossal de plus de 292 milliards de dollars selon une étude d’alliance 46.2 (association de plusieurs grandes marques telles que SNCF, Les Galeries Lafayette et les hôtels Accor).Si j’ai décidé de faire un article sur le tourisme c’est bien parce que les derniers chiffres sont alarmants. En 2016, la fréquentation touristique dans le grand Paris a baissé de 6% par rapport à 2015 (selon l’office de tourisme et des congrès de Paris). Bien sûr on pense forcément à l’impact des attentats qui ont affectés ce marché, mais ce n’est pas le seul facteur. Mais cette baisse significative dissimule une réalité plus inquiétante. Les agressions visant les touristes chinois ont créé un début de panique en Chine. Les internautes appellent au boycott de l’hexagone via les réseaux sociaux asiatiques. En 2015, 2,2 millions de touristes chinois ont visité la France, un record. Ils ont été 400.000 de moins en 2016. Les reconquérir est devenu primordial pour le secteur du tourisme. Pourquoi ?LE PROFIL TYPE DU CHINOIS EN VOYAGE Aujourd’hui les touristes Chinois ne représentent que 13% du marché mondial du tourisme évalué à un milliard de personnes. Mais quand on sait que leur panier moyen est de 3400 euros quand ils viennent en France, connaître et comprendre le nouveau touriste chinois devient beaucoup plus intéressant. Un panier moyen qui fait en fait rêver plus d’un. Le tourisme pour la population chinoise est un loisir tout nouveau qui a débuté il y 15 ans grâce à un assouplissement de la législation sur les déplacements. L’autre facteur de cette expansion est l’introduction des congés payés en 2008 en Chine. Le tourisme pour les chinois est donc encore un marché jeune et plein d’avenir. Les touristes chinois voyageant à l’étranger ne sont plus seulement les chinois privilégiés, les hommes du parti ou encore les hommes d’affaires comme on pourrait le penser. Aujourd’hui on parle de « classe des consommateurs », un nom qui se rapporte à la nouvelle classe moyenne chinoise. L’une des caractéristiques de cette cible est démographique : les jeunes chinois (de 26 à 36 ans) représentent à eux seuls 56% des voyageurs et ceux de moins de 26 ans représentent 11%. Le revenu moyen annuel de cette cible est de 16.670 euros. La présidente de la chambre de tourisme en Chine, Wang Ping, dit de ces génération « La nouvelle classe moyenne qui émerge est différente. Plus jeune, plus éduquée et plus connectée. Avant, son obsession était d’épargner. Maintenant, c’est de dépenser ! ». Le tourisme de masse Chinois est arrivé. Mais qu’est-ce qu’ils attendent d’un voyage ? Leurs destinations de prédilections sont avant tout continentales : Corée du Sud, Taïwan, Japon et Thaïlande. L’Europe arrive après avec 24,6% de parts de marché pour la France, 15,6 pour l’Allemagne, 9,2% pour la Suisse et 8,7% pour l’Espagne. Il faut savoir que les vacances françaises et les vacances chinoises n’ont rien à voir. Contrairement à nous autres français, ils ont très peu de possibilités de placer des vacances, sauf sur 2 grandes périodes qui sont le nouvel an chinois aux alentours de février et la fête de la lune fin octobre. Ces vacances posent d’ailleurs des problèmes logistiques étant donné le grand nombre de gens partant au même moment.
Le rapport qualité-prix est un des facteurs important et ce quel que soit l’âge du voyageur. Ils ont tendances à dépenser peu en hôtelleries et en restauration, mais énormément en shopping.
L’autre facteur est que le touriste chinois est avant tout connecté. Il n’a pas envie d’éteindre son portable pendant les vacances, il souhaite au contraire pouvoir garder contact à tout moment avec sa famille et ses amis et surtout pouvoir partager son voyage.
Au niveau culturel de nouvelles attentes se font sentir. On a toujours en tête le cliché du touriste chinois en groupe en car essayant de visiter un maximum de choses en un minimum de temps ; tout en voulant rapporter le plus de souvenirs luxueux pour leurs cercles d’amis. Aujourd’hui, on voit apparaître de nouveaux types de comportements plus individualistes. Ils développent de plus en plus de goût pour l’aspect culturel d’une destination. Désormais ils privilégient une partie de son budget pour découvrir et partir à l’aventure plus que pour acheter.ASTUCES POUR CIBLER LES TOURISTES CHINOIS Après cette baisse historique du nombre de voyageur chinois en France, le pays veut rassurer le touriste Chinois. Le Ministre des Affaires Etrangères, Jean-Marc Ayrault a précisé « qu’il y a des efforts à faire pour mieux informer, mieux accompagner, mieux sécuriser » Cela passerait donc par une amélioration de la qualité d’accueil, en développant la traduction des panneaux signalétiques en Mandarin et cela dès leur arrivée à l’aéroport. Les sites touristiques « vont être encore plus surveillés » et la lutte contre les pickpockets sera encore « plus déterminée », a assuré le ministre. Enfin l’hexagone voudrait mettre en avant des destinations moins connues que Paris comme les régions maritimes ou les stations de skis. Le gouvernement n’est pas le seul à changer de stratégie pour reconquérir cette cible. Les gros groupes français prennent le pli. L’aéroport Paris-Charles de Gaulle a annoncé en février le déploiement de la solution Alipay dans certaines boutiques duty-free. Cela étant possible grâce à la collaboration entre Ingenico et le géant Alibaba dans le but d’offrir une meilleure expérience d’achat aux touristes chinois. En novembre 2016, Le Printemps de Paris a également annoncé l’adoption du porte-monnaie Alipay pour rassurer sa clientèle chinoise qui représente pas loin de la moitié de ses consommateurs étrangers. D’autres enseignes françaises comme les Galeries Lafayette et le Bon Marché ont déjà mis en place la solution de paiement mobile Apple Pay pour rattraper leur retard.
Que vous soyez un commerçant, une agence de voyage, un restaurateur, voici quelques conseils pour adapter au mieux votre stratégie pour la cible des touristes chinois.
Penser comme les chinois Quand les chinois viennent dans un pays, ils aiment tout de même garder leurs traditions et avoir un service équivalent à celui de leur pays. Ils gardent naturellement leurs habitudes et veulent surfer en ligne sur mobile, se géolocaliser, rechercher des informations et communiquer via les réseaux sociaux. C’est pourquoi il faut être force de petites attentions envers cette clientèle qui peuvent être par exemple une connexion Wifi gratuite et facile d’accès, ou un verre d’eau chaude pour les faire patienter lors d’une attente dans un magasin. Ils apprécieront ces petits gestes qui sont extrêmement répendus, ici en Chine.
L’une des tactiques pour reconquérir cette clientèle est de leur permettre d’utiliser leurs moyens de paiement habituels, c’est à dire cartes bancaires et les moyens de paiement via smartphone (Alipay et Wechat Pay). Ils seront ainsi plus rassurés de transporter moins de liquide sur soi, ce qui dissuadera les pickpockets.De plus, la plupart des chinois ne sont pas bilingues. Il faudrait donc peut-être penser à des traductions.
Il faut également tenir compte du fait que les styles de commercialisation varient selon les pays et les continents. Les entreprises chinoises adoptent des stratégies de marketing impliquant des images, des dessins mignons, des bandes dessinées drôles, des émoticônes… Même si cela peut être considéré comme quelque chose de non professionnel en Europe, cela est juste une autre façon de transmettre l’information et le contenu.Un site en chinois s’il vous plait Avoir un site internet en Chinois est sans doute l’une des actions primordiales pour communiquer sur votre offre et vos services. L’idéal est que votre site soit présent sur le moteur de recherches chinois, Baidu. Google étant interdit en Chine, les chinois doivent pouvoir vous trouver depuis ce moteur de recherches, aujourd’hui leader en Chine. Baidu propose des fonctionnalités et possède des règles différentes de son concurrent Google. Le règlement du gouvernement chinois ainsi que la présence d’algorithmes différents rendent la tâche… originale. Votre site doit posséder différentes caractéristiques pour un bon SEO :
Une bonne traduction de votre site en chinois.
Un site étant responsive (un design pour tablette, mobile et ordinateur).
Un contenu attrayant et pertinent avec les bons mots-clés associés.
Des images et des vidéos de bonne qualité.
Bien sûr comme pour Google, nous ne connaissons pas exactement les critères que Baidu prend en compte pour son SEO.
Wechat est votre alliéWechat est une des plateformes dont les chinois se servent pour préparer leurs destinations de visite et cela avant et durant leur voyage. Une start Up Française nommée Europass a bien compris cette attente et propose une solution Wechat dédiée aux touristes chinois en Europe. Cette start-up fournit une plateforme mobile friendly de billetterie et shopping. Elle a su utiliser l’écosystème et les fonctionnalités de l’application, auxquels les chinois sont habitués dans leur pays. Cela prouve aux touristes chinois que la France pense à mettre en place des solutions technologiques au service d’un accueil performant pour eux. La billetterie en ligne permet d’acheter les indispensables du voyageur quand il arrive à Paris : des tickets de métro, le Paris muséum Pass, de la connectivité… En terme de connectivité, Europass offre un Welcome kit dans lequel le touriste trouvera un pocket wifi disponible dans les aéroports au départ de Chine. Penser à un suscription account peut être une des solutions pour garder un contact privilégié avec le touriste chinois.
Encourager les à partager les avisLes touristes chinois n’ont pas une grande expérience du voyage à l’étranger. Ils ne sont pas très rassurés et font beaucoup de recherches avant de partir. 52% des chinois voulant voyager à l’étranger ont tendance à se renseigner auprès de leurs amis, familles et collègues avant de planifier un voyage. Les chinois aiment bien partager leurs expériences avec leurs amis, ceci fait parti de leur culture. Néanmoins, vous devez être précis sur ce que vous voulez qu’ils partagent selon votre domaine d’activité. Après tout, ils n’ont pas accès à Facebook, Twitter ou d’autres médias sociaux comme nous. Les médias sociaux étant aussi très influents, ils ne vont pas hésiter à chercher des feedbacks d’autres voyageurs sur les forums, blogs et Weibo (Twitter Chinois).
J’espère que cet article vous aura aidé à mieux comprendre les nouveaux enjeux de cette cible de voyageurs chinois.
WECHAT : L’ARRIVÉE DES MINI-PROGRAMMESEn septembre 2016, Tencent annonçait l’arrivée des mini-programmes (ou mini-Apps) sur l’application Wechat. Une fonctionnalité qui permet aux utilisateurs d’accéder à des applications intégrées qui ne nécessitent aucun téléchargement ni installation. Pour Lu Zhenwang, PDG de Wanqing Consultancy : « le lancement de ces mini-Apps pourra résoudre certains des problèmes causés par des applications, mais ne prendra pas la place de l’Apple store ou Android Market ». En réalité, le challenge de Tencent à travers ces mini Apps est bien de renforcer sa domination sur le marché des applications chinoises et puiser dans le marché IOS qu’il a encore du mal à atteindre. L’objectif à terme ? Pousser les Chinois à supprimer toutes les autres applications encombrant leurs téléphones portables pour qu’ils n’utilisent plus que WeChat du matin au soir. Tencent s’était déjà essayé à l’exercice avec la boutique d’applications tierces Myapp. Cette branche de l’entreprise a plutôt bien marché avec environ 24% de bases d’installation dans le pays. Pour anecdote, Tencent a choisi d’utiliser le nom « mini-programmes » car Apple ne permettait pas l’utilisation du mot « App ».
Début janvier cette fonctionnalité est enfin arrivée après beaucoup d’attente de la part de Technautes comme nous. Qu’en est-il vraiment ?Pour rappel Wechat est une application utilisée par plus de 846 millions d’utilisateurs à travers le monde. Une App massivement utilisée ici en Chine avec 762 millions d’utilisateurs. Selon le Rapport 2016 de la Start up Chinoise Tech Kika, les chinois vérifient leur Wechat en moyenne 14,5 fois par jour. Wechat représentait en 2016 déjà 30% du temps passé en ligne sur mobile en Chine. Ils recherchent des moyens de plus en plus sophistiqués d’atteindre et d’engager les consommateurs. L’une de ces solutions est le téléchargement d’applications qui ne prennent aucune mémoire dans notre téléphone. Si nous devions décrire ces mini Apps, ont pourrait dire que ce sont des « applications dans une application ».Mais quelle est la promesse de ces mini-programmes Wechat ?
Permettre dans un premier temps à l’utilisateur d’accéder aux applications sans devoir les télécharger. Mais aussi, la création d’un écosystème Wechat, qui remplacerait toutes autres Apps. Elles fonctionnent donc comme une version simplifiée de leur application mère.Wechat n’est pas le premier à penser à ce genre de système. Apple lui a récemment donné à ses développeurs la possibilité de créer et de lancer des applications dans leur service de messagerie i Message. Google a aussi dévoilé Instant Apps, un service permettant aux utilisateurs de profiter d’applications via des liens, sans nul besoin de les télécharger. Encore une fois, Wechat est plus rapide que ses concurrents, qui n’ont fait que présenter des projets pour le moment.
Les applications de ce genre seraient-elles le nouveau moyen pour atteindre les consommateurs ? Tencent à bien compris qu’aujourd’hui, le marché des applications est volatile. Il est difficile de se démarquer, et la plupart des applications doivent être offertes gratuitement afin d’inciter les consommateurs déjà surchargé d’offres. Des consommateurs difficiles à capter, étant donné que la plupart ont des dizaines d’applications déjà installées sur leurs appareils mais passent la plupart de leur temps sur une poignée d’entre elles.Que pense-t-on vraiment des mini-programmes Wechat ?
Après des mois de test bêta, de nombreuses entreprises avaient déjà leurs applications instantanées prêtes à être utilisées dans Wechat avant le lancement début janvier. Il n’existe pas de magasin officiel pour ces mini programmes. Ils sont délibérément destinés à être découverts socialement via des envois par des amis ou en scannant des QR codes. Une fois utilisées, ces applications restent répertoriées dans votre Wechat, mais peuvent être supprimées facilement avec un Swipe comme n’importe quel message.
Bien qu’il soit encore tôt pour se prononcer sur ces mini Apps, quelques unes de ces applications instantanées montrent déjà le potentiel de la fonctionnalité. Comme McDonalds par exemple qui a dédié une de ces mini Apps uniquement au couponing (technique de vente qui marche très bien en chine). On peut alors se dire que les développeurs de startups comme les grandes marques vont créer des App Wechat ayant des fonctionnalités ou pour des services en particulier, plutôt qu’une application conventionnelle regroupant toutes les possibilités et offres de la marque, faites sur les Stores. Pour les détracteurs, ces mini Apps ne sont pas aussi puissantes que leur application originale. Prenons par exemple l’App Didi Chuxing, le célèbre service de taxis en Chine similaire à Uber. Le mini programme permet à l’utilisateur de commander une voiture mais ne dispose pas des autres fonctions proposées par l’application régulière.
Concernant ce nouvel écosystème de Tencent, les détenteurs d’un service Android sont largement favorisés, car seul ce système d’exploitation peut associer les applications instantanées à l’écran d’accueil de votre téléphone. Une grande partie de l’intérêt du système perd son sens pour les pro Apple.Avec autant de fonctionnalités, les nouvelles « mini-Apps » posent un défi à l’Apple Store et à la palette de magasins d’applications Android populaires en Chine. Tencent avec cette nouvelle innovation concurrence sérieusement Baidu et d’autres moteurs de recherche. En éliminant la nécessité de télécharger et d’installer des applications individuelles, Wechat contourne ces puissants et pourrait bien être sur le chemin de les rendre obsolètes. La moitié des utilisateurs Wechat passent au moins 90 minutes par jour dans l’application. Avec ses « mini programmes », le géant chinois des média-sociaux veut accaparer encore plus du temps des mobinautes !Comment accéder À ces mini-programmes ?
Si vous aussi vous voulez tester ces mini-apps, il suffit de demander à un ami déjà détenteur du programme de vous envoyer une application. Le programme apparaitra alors dans le fil « discover » de votre Wechat.
GAFA : ce doux acronyme ne doit pas vous être étranger. Google, Apple, Facebook, Amazon. Ils ont révolutionné votre quotidien à travers leurs plateformes et espaces numériques devenue incontournables voir omniscients. Pour certains, entreprises de génie, pour d’autres le côté obscur de la force, ces GAFA restent des incontournables en Europe et aux États-Unis. En effet 90% des requêtes en ligne passent par le moteur de Google et 45% des connexions internet se font à partir d’un mobile Apple. Les GAFA représentent 4H du temps dans le quotidien d’un consommateur lambda. Leur point commun : dominer le marché à tout prix en misant sur l’expérience utilisateur. Pour cela ils n’hésitent pas à investir des sommes conséquentes dans l’innovation et les starts up prometteuses de demain : Beats, Nest, WhatsApp ou Instagram pour ne citer qu’elles.
Mais voilà, ces entreprises font déjà figure de « vieilles » quand on voit l’émergence des superpuissances chinoises qui sont arrivées sur le marché, les BAT : Baidu, Alibaba, Tencent. Il est vrai que la population chinoise a un mode de consommation numérique similaire au nôtre, mais avec leurs géants à eux.
À mon arrivée en Chine, il y a quelques mois maintenant, fini le confort de Google dès que l’on ne retrouve pas son chemin, au revoir mes apps préférées pour trouver un bon resto au coin de la rue, Ciao ma vie sociale sur mes réseaux sociaux, Adieu mes commandes de bouquins en ligne. Désemparée dans un premier temps il a fallu passer à l’adaptation…
COURTE HISTOIRE DE LA CENSURE EN CHINE
« Si vous ouvrez la fenêtre pour aérer, vous devez vous attendre à faire entrer des mouches » Deng Xiaoping dans le début des années 80 pour parler de la censure.
La plupart des sites incontournables chez nous sont interdits ici en Chine. Les autorités gouvernementales ne bloquent pas uniquement le contenu de certains sites, mais sont capables de surveiller l’accès à l’internet de chaque personne. Le seul moyen de pouvoir accéder à vos sites préférés une fois en Chine est d’utiliser un VPN qui vous fera passer pas un serveur hors du pays.
D’ailleurs les BAT profitent allègrement de ce blocage de leurs rivaux internationaux sur le marché chinois pour favoriser la compétition domestique. Les autorités ont pour politique de privilégier leurs champions nationaux au détriment des services des géants du web américain.
Le système de censure chinois s’organise autour de 3 points principaux :
Une police de l’internet ultra-présente qui serait selon les dire forte de 40 000 personnes.
Les opérateurs privés des sites et forums avec une forme de censure habilement sous- traitée.
L’autocensure des internautes, des modérateurs ou hébergeurs.
Une censure forte donc que certains géants n’arrivent pas à maitriser comme Facebook par exemple censuré depuis 2009. Le motif des autorités est que le réseau social est non conforme aux règlements et aux lois du pays. En vérité, tous les médias permettant une diffusion non contrôlée, sont considérés comme subversifs et à ce titre bloqués par le gouvernement chinois.
Mais voilà, cette censure coûte au géant bleu une perte de 720 millions d’internautes potentiels. Il est vrai que conquérir le territoire chinois permettrait de débloquer un nombre d’utilisateurs considérable et de facto des revenus importants pour le réseau social. Fin 2016 une rumeur disait que Facebook s’intéressait à un moyen de venir s’implanter en Chine. La solution, un outil de censure qui pourrait cacher (ou supprimer) les posts prohibés par les lois du gouvernement chinois selon le New York Times. Cet outil empêcherait donc les internautes chinois de voir des contenus « interdits ». En l’occurrence, Facebook ne ferait pas de censure directe, mais déléguerait cette tâche à une entreprise chinoise. Une telle initiative n’est pas encore mise en place et fait partie d’une des plusieurs idées du géant pour attaquer le marché chinois.
Google de son coté a pratiqué l’autocensure jusqu’en 2010, avant de disparaître tout simplement de la toile du pays.
Les GAFA se plieraient donc au bon vouloir de la Chine pour pouvoir ainsi attaquer ce marché exponentiel et venir grappiller des parts de marché aux géants asiatiques.PETIT TOUR D’HORIZON DE CES 3 GÉANTS Baidu : le Google à la chinoise Fondé en 2000 à Pékin par Li Yanhong et Eric Xu, Baidu a fait son entrée relativement tôt sur le marché, pour devenir un géant du net et s’imposer comme la référence pour les internautes chinois. Aujourd’hui Baidu est le site le plus consulté de Chine et le 5ème site le plus consulté sur internet dans le monde. Son évolution a été exponentielle depuis sa création au point d’avoir été introduit en bourse et d’affoler le marché dès ses premières cotations. Aujourd’hui Baidu traite plus de 200 millions de recherches par jour.
Le géant chinois propose les mêmes services que Google en mettant à disposition des marketeurs quelques outils stratégiques de référencement. L’équivalent de Google Trends est Feng Yun Bang et fournit un aperçu des tendances de recherches. L’outil de Baidu va même encore plus loin avec les mots clés en y associant des données comme la popularité, la localisation ou des données démographiques. Le Baidu Keyword Research Tool renseigne quant à lui les volumes de recherches et les recherches associées.
En mai 2006 Baidu s’inspire de Wikipédia alors censuré en Chine et lance sa propre encyclopédie collaborative : Baidu Baike. Ce nouveau service est fortement censuré pour éviter de troubler l’ordre public et d’éviter l’offense au gouvernement chinois. Et on n’oubliera pas de citer la très utile Baidu Maps qui comme Google map vous permet de gérer vos trajets quotidiens.Alibaba : Amazon puissance 10 Entreprise de e-commerce créée en 1999 par Jack Ma et Peng Lei dont le siège principal se trouve à Hangzhou. La Chine connaît une nouvelle génération de shoppers qui ont la frénésie de la consommation et de l ’achat compulsif en ligne (la Chine a le plus grand nombre d’acheteurs en ligne dans le monde). Alibaba a su devenir un moyen sûr, fiable et incontournable pour les marques qui veulent vendre des produits et des services sur internet. Cette firme brasse 30 millions de commandes et de paquets par jour. Ebay et Amazon cumulés ne parviennent pas à atteindre ce chiffre mirobolant. Pour réussir ce tour de force, Alibaba a ouvert trois plateformes de e-commerce différentes :
ALIBABA : Une plateforme de e-commerce pour les professionnels.
TAOBAO : Un site CtoC. L’objectif est d’améliorer la relation entre les petits retaillers et les acheteurs. Nombre de petits commerces vivrent grâce à Taobao. Il est souvent dit que tout est trouvable sur cette plateforme, littéralement tout !
TMALL et son extension Tmall gobal : Le e-commerce des professionnels dédié aux particuliers. Tmall gobal est quant à lui réservé aux marques étrangères qui souhaitent s’implanter en Chine.
80% du Marketplace chinois est géré par ces 3 entités. D’année en année avec son 11/11, Alibaba ne cesse de battre ses propres records de vente.
Comme toutes les entreprises de cette envergure, Alibaba a su étendre son domaine notamment dans l’association d’expériences d’achat et réalité virtuelle avec une présentation de plusieurs magasins fin 2016 qui annonce le futur de cette entreprise.Tencent : Le Facebook amélioré Fondé en 1998 par Ma Huanteng, Xu Chenxi et Kewis Luigi Vidal, Wechat est une entreprise spécialisée dans les services internetS et mobileS ainsi que la publicité en ligne. Tencent s’est fait connaître en premier lieu via le réseau social QQ en 2000 qui est le pionnier dans les outils de communication mobile. Forte de plusieurs marques, Tencent est sur plusieurs secteurs porteurs : Social, Entertainment, information, outils et paiement. Mais leur vrai coup d’éclat arrive en 2011 avec Wechat. Avec 20 langues différentes, 850 millions d’utilisateurs et utilisé dans plus de 100 pays et notamment en Chine comme moyen de paiement, Wechat reste l’incontournable de la marque. En 2014 pour promouvoir leur application et leur nouvelle fonctionnalité de paiement, ils inventent les HongBao virtuelles (enveloppe rouge traditionnelle pour donner de l’argent en Chine), ce qui a donné 280 millions de cartes bancaires ajoutées en 1 mois. Grâce à une stratégie de « connexion » entre chaque application, ils ont su créer un écosystème ultra développé et efficace. Avec un revenu total de 40,388 millions de RMB, Tencent ne cesse d’innover avec par exemple l’arrivée des minis apps Wechat.LES BAT, DES ACTEURS AVEC QUI IL FAUT COMPTERGoogle, Amazon, Facebook etApple gardent une avance face à ces nouveaux géants chinois qui pèsent aujourd’hui plus de 1,946 milliards alors que les BAT eux en sont à un peu plus de la moitié (600 milliards de dollars). Cependant Baidu, Alibaba et Tencent pèsent de plus en plus lourd en bourse et multiplient les innovations pour rattraper leur retard. Cet écart entre l’Ouest et l’Est va progressivement se réduire au vu des promesses de développement de l’économie numérique. La Chine compte 721 millions d’internautes, sachant qu’une partie de la population n’a pas encore accès à internet. Les BAT ce sont plus de 1,8 milliard d’utilisateurs cumulés. L’e-Commerce représente 13% du commerce chinois et devrait croitre de 30% par an d’ici 2019. Un pourcentage loin devant la France et les États-Unis qui ont du mal à prendre le pli.
« L’e-Commerce est plus qu’une mode, c’est un mode de vie ». Jack Ma, le fondateur d’Alibaba en Chine.
On dit trop souvent qu’en Chine les entreprises sont dans une stratégie de copie en adaptant les idées de la concurrence au marché. Aujourd’hui ces 3 acteurs ultras compétitifs sont dans une stratégie d’innovation perpétuelle qui dessine le nouveau paysage de l’industrie internationale. Pour Pictet AM « Tencent est très en avance par rapport à Facebook. Le groupe a sept sources de revenus, ce qui a limité la part de la publicité, à la différence d’un Facebook. Il a créé une plateforme qui encercle le client avec son application Wechat qui permet aussi de faire des courses, regarder des vidéos, payer sa facture d’électricité, tester le niveau de pollution ou payer les taxes locales. C’est idéal pour faire de la vente croisée ».
La suite pour les BAT ? Réussir à sortir de leurs frontières pour conquérir le reste du monde qu’ils ont encore du mal à atteindre.
Soutenir les start-ups françaises innovantes telle est la mission de La French Tech. Présente dans l’hexagone et à l’étranger, cette initiative née en 2013 a bien grandi depuis. Fédérer, accélérer, rayonner sont les maitres mots de cette révolution Start up.
Le MBADMB Shanghai est fier d’être partenaire de ce collectif de professionnel. Mercredi 26 octobre nous avons eu la chance de nous rendre au Consulat de France pour une soirée de labéllisation de la French Tech Shanghai. Au programme, tweet, networking et surtout l’occasion de rencontrer les professionnels du secteur.PGJsb2NrcXVvdGUgY2xhc3M9InR3aXR0ZXItdHdlZXQiIGRhdGEtbGFuZz0iZW4iPjxwIGxhbmc9ImZyIiBkaXI9Imx0ciI+QXhlbCBDcnVhdSA6ICJMYSBGcmFuY2UgZXN0IHVuIHBheXMgZGUgdGFsZW50LCBldCBsZXMgdGFsZW50cyBjJ2VzdCB2b3VzIiA8YSBocmVmPSJodHRwczovL3R3aXR0ZXIuY29tL0xhRnJlbmNoVGVjaFNoYSI+QExhRnJlbmNoVGVjaFNoYTwvYT4gPGEgaHJlZj0iaHR0cHM6Ly90d2l0dGVyLmNvbS9oYXNodGFnL01CQURNQj9zcmM9aGFzaCI+I01CQURNQjwvYT4gPGEgaHJlZj0iaHR0cHM6Ly90d2l0dGVyLmNvbS9oYXNodGFnL0FnaXI/c3JjPWhhc2giPiNBZ2lyPC9hPiA8YSBocmVmPSJodHRwczovL3R3aXR0ZXIuY29tL2hhc2h0YWcvWUNyb2lyZT9zcmM9aGFzaCI+I1lDcm9pcmU8L2E+PC9wPuKAlCBCYXJuYWJvbmxpbmUgKEBNYXRoaWV1QmFybmFib3QpIDxhIGhyZWY9Imh0dHBzOi8vdHdpdHRlci5jb20vTWF0aGlldUJhcm5hYm90L3N0YXR1cy83OTEyNDAzMzE4MTU2NDEwODgiPk9jdG9iZXIgMjYsIDIwMTY8L2E+PC9ibG9ja3F1b3RlPiA8c2NyaXB0IGFzeW5jIHNyYz0iLy9wbGF0Zm9ybS50d2l0dGVyLmNvbS93aWRnZXRzLmpzIiBjaGFyc2V0PSJ1dGYtOCI+PC9zY3JpcHQ+Orianne Garcia, Pascal Duriez, Stéphane Monsallier, certains des piliers et fondateurs de cet accélérateur de projets, ont répondu aux questions du micro MBADMB Shanghai. Découvrez le podcast de cette soirée :