Vol de téléphone par un Fake taxi : récit des faits

Shanghai, 851 Hongjing Lu, un crachin habituel bat son plein devant le Mansion. Tout a commencé devant cette boite de nuit, le samedi 12 janvier, aux alentours de 5 h 32. C’est après une très bonne soirée techno que le long périple pour trouver un taxi débute. Nous étions cinq, mes quatre amis et moi-même nous dirigeons vers la sortie afin de rentrer chez nous.

Comme à mon habitude, je sors mon téléphone afin de commander un Didi (le Uber local). Aucune voiture n’est disponible, étant donné l’heure et la localisation de la boite de nuit. Nous partons à la recherche d’un taxi. Devant le Mansion, plusieurs taxis, sont arrêtés sur le bas-côté. Un chauffeur vient nous proposer de rentrer avec son véhicule pour la somme de 100 RMB. Cela correspond à 12 €, un prix trop élevé par rapport à la valeur du marché. Sans hésiter, je sors mon téléphone et lui montre le prix que Didi affiche, à savoir 40 RMB. Nous concluons alors d’un deal de 60 RMB pour qu’il nous raccompagne.

Début du trajet dans le taxi

Un de mes amis monte à l’avant du taxi, tandis que nous nous dirigeons à l’arrière de la voiture. C’est à ce moment précis que j’aurai dû distinguer l’arnaque. Le chauffeur me demande mon adresse en chinois. Sans soucis, je la lui donne, puis ce dernier me demande alors s’il peut utiliser le GPS de mon téléphone. Sans me méfier, je lui donne et le chauffeur l’accroche à gauche du volant.

Nous voilà parti en direction de la maison, un trajet de 30 min nous attend. Une bonne ambiance règne dans la voiture. Tout le monde est encore légèrement ivre et la distraction se fait ressentir. Les garçons chahutent entre eux et font l’animation dans la voiture. À mi-parcours, je me rappelle de ne pas oublier mon téléphone en descendant. Peu avant d’arriver à destination, le conducteur de taxi nous demande si on peut régler en liquide. Étonnement, Alexis lui répond qu’il n’y a pas de soucis. Je dis « étonnement », car en Chine, nous utilisons uniquement notre téléphone pour payer. Grace à WeChat Pay nous sortons très rarement avec du cash sur nous.

897 South Shanxi Road, nous voilà devant mon domicile, tout le monde descend. Alexis donne l’argent en cash au chauffeur et n’obtient pas de reçu. Ce dernier s’en va à toute allure. Ni une, ni deux, je me rends compte que le téléphone est resté dans la voiture. C’est alors trop tard, le taxi est déjà parti. Nous décidons d’aller au commissariat et tenter de retrouver la plaque d’immatriculation de la voiture grâce aux caméras.

Acte I : Commissariat en Chine, un armement de patience

Chaque résident de Shanghai, dépend du commissariat de son quartier de résidence. Il doit s’y déclarer en arrivant sur le territoire et à chaque fois qu’il y revient. C’est dans celui ci qu’il doit se rendre pour tous types d’incidents. 6 h 30 du matin, le soleil pointe le bout de son nez sur la cime des gratte-ciels.

Nous voilà en route pour le commissariat. 15 min plus tard, nous arrivons au poste de police et rencontrons un touriste thaïlandais. Il pleurniche au comptoir avec son major d’homme. Il a également donné son téléphone au chauffeur et n’a pas pu le récupérer. Je flaire alors l’arnaque et réalise que je ne retrouverai jamais mon téléphone. Je tente d’expliquer ma situation au policier. La barrière de la langue se fait ressentir. Ce dernier me fait comprendre qu’il ne parle pas un mot d’anglais. Il décide d’appeler un de ses collègues, ce n’est pas plus concluant. Je tente d’expliquer la situation au deuxième policier. Nous sollicitons Google traducteur et tentons de lui expliquer le cas.

Au bout d’une heure de traduction approximative, ce dernier comprend alors qu’il doit checker les caméras afin de retrouver la plaque d’immatriculation du fameux taxi.

Commissariat acte II

Une heure plus tard, l’officier revient. Il n’a pas réussi a identifier la plaque, la voiture s’étant arrêtée sous l’angle mort de la caméra. Il me demande un numéro afin de me rappeler au cas où il obtiendrais d’autres informations. 9 h 30 du matin, après cette nuit chaotique, je décide de rentrer chez moi.

Il est 16 h 30, me voilà de retour au commissariat, bien décidée à retrouver cette voiture pour contacter le chauffeur. Après de nouveaux échanges difficiles, le policier me donne enfin le numéro de la centrale de taxi. Il me dit qu’il ne peut plus rien faire de plus pour moi et que c’est à moi d’essayer de les appeler.

Commissariat acte III

Décidée à ne rien lâcher, je reviens le lendemain avec une interlocutrice chinoise. Elle m’aide à obtenir une déclaration de vol pour mon assurance. Au bout de 2 h de lutte, j’obtiens enfin le papier tant attendu en chinois. Nous appelons la centrale de Taxi avec mon interprète, afin d’essayer de retrouver la voiture. Ils nous informent qu’il s’agit bien d’une fausse voiture de taxi clonée, car ils n’arrivent pas à retracer le trajet du conducteur. Le résultat est sans appel, il s’agissait bien d’une arnaque. Adieu cher téléphone.

Conseils pour se déplacer en Taxi à Shanghai

Afin d’éviter tous types d’arnaques en Chine avec les taxis, je vous recommande vivement d’être vigilant. Evitez de monter dans une voiture sans compteur, dans un taxi où le chauffeur négocie en avance le prix avec vous. Bien évidemment, ne donnez jamais votre téléphone au chauffeur. En effet, les taxis drivers sont censés connaître les rues de Shanghai. Le plus simple pour se déplacer à Shanghai, reste tout de même l’application Didi, moins chère et plus sécurisée. Enfin, je vous conseille de faire régulièrement des sauvegardes de votre téléphone, ça pourrait vous éviter de perdre toutes vos données, tout comme moi ! (rire jaune).