La technologie n’est ni bonne, ni mauvaise. Elle n’est pas neutre non plus.

Rappelle M.Kranzberg, historien américain. Parceque les technologies de demain oscillent entre Intelligence Artificielle (AI) et fiction, il est temps de se pencher sur leur éthique. Pour info et selon le Larousse, l’éthique est “l’ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un”. Et de quelque chose?  Comme le souligne le CIGREF, cette question est systématiquement traitée a posteriori, et celle du numérique nous renvoi à beaucoup de grandes questions théoriques telles que la protection des informations, l’anonymat, le libre-arbitre et l’infobésité.

D’une éthique du Net

Selon la chercheuse F.Fischer, le numérique ouvre un nouvel espace d’action, qui donne lieu à l’amplification de la réalité. Il s’agit alors de réguler ce champs. En 1990, aux prémices d’Internet, les internautes ont tenté d’ériger “la Netiquette”, relative aux règles de savoir-vivre en ligne. Quelques années plus tard, c’est le Computer Ethic Institute qui s’y colle en rédigeant les “10 commandements de l’Ethique Informatique“. Aussi a-t-on vu apparaître ressèment la “Charte de l’Internet” en tant que guide des acteurs du net. Force est alors de constater que le numérique est une norme, porteur de valeurs telles que le partage, la libre circulation des données, l’accession pour tous etc…

Mais plus encore aujourd’hui qu’internet, quand on pense numérique, on pense robotique. Ou à un certain bouquin de G.Orwell, tout dépend du point de vu. On voit émerger un nouveau courant de pensée, le transhumanisme: l’homme-augmenté, l’homme-Dieu. Qu’en est-il vraiment du futur de l’intelligence artificielle, qu’elle soit faible (technique) ou forte (dotée de conscience)? Les avis s’opposent.

D’expectations à pensées

Pour E. Musk, créateur de Tesla, songe sérieusement à conquérir l’univers. Oui, l’univers, et tout entier (avec des voitures volantes)! Et pour ce faire, il a besoin de l’intelligence artificielle. En 2016, il créé Neuralink, start-up de nanobiotechnologie. Il y cherche à développer une interface homme-machine, augmentant à terme nos capacités cognitives. Il se justifie par le fait que nous soyons déjà des cyborgs, nos téléphones et nos ordinateurs étant des extensions de nos corps dont l’interface demeure cependant lente (doigts, voix). Sa pensée se veut pionnière en ce qui conscerne le transhumanisme, pensant pouvoir contrer une évolution négative de l’Intelligence artificielle. Il finance par ailleurs un fond de recherche dédié à la sécurité des futures avancées de l’AI, afin d’en éviter les dérives tout en en restant au cœur.

B. Gates n’est quand à lui pas d’accord avec cette vision futuriste, a l’instar de M. Zuckerberg qui pense que “la dramatisation est irresponsable”.

L. Alexandre, médecin et fondateur du site doctissimo, la réponse principale à ces allégations demeure dans l’éducation. Le problème n’étant pas l’intelligence artificielle faible en elle-même, mais le fait qu’elle dépasse l’homme d’un point de vu technique (traitement de données, algorithmes etc…). Il souligne l’importance de cartographier les complémentarités entre l’homme et l’AI pour mieux comprendre les métiers et la tournure des événements de demain. Il explique effectivement que, comme l’a bien compris la Chine, la prochaine guerre globale sera numérique, opposant GAFA et BATX.

La juste réponse apparaît aujourd’hui dans la régulation. Mais qui, comment? L’institut “du futur de l’humanité” (Oxford) à publié il y a peu une lettre ouverte pour inciter à se concentrer sur les bénéfices de l’intelligence artificielle. Nous reste alors à cesser d’imaginer pour commencer à penser. N’oublions pas que, comme l’a dit S. Hawking

L’Intelligence Artificielle est le plus grand événement dans l’Histoire de l’Homme. Mais ce pourrait aussi être le dernier.