Aujourd’hui je vous propose l’interview de Lou, alumni MBA Digital Marketing & Business et dont j’ai trouvé le projet “Librairie Jeunes Pousses” très intéressant.

 

Bonjour, présente-toi quelques lignes

Hello !
Du coup, je m’appelle Lou, j’ai 24 ans et je suis un peu multi casquette. Actuellement, je suis éditrice et relectrice freelance, mais j’ai également fondé la librairie Jeunes Pousses. Passionnée par la littérature et le monde de l’édition de façon plus générale, j’ai toujours voulu intégrer ce secteur et… aujourd’hui, je pense pouvoir dire que c’est le cas ! Pour compléter ce profil un peu « littéraire », je peux ajouter que je suis autrice d’un premier roman, j’ai été membre d’un jury littéraire, j’ai fait partie de 3 comités de lecture et je tiens aussi un blog littéraire.

 

Quel est ton parcours scolaire ?

J’ai obtenu un BAC ES option sciences politiques et sociales en 2014, ensuite je me suis dirigée vers une Licence d’Information et de communication dans l’optique de devenir un jour journaliste. Au final, j’ai tellement aimé que j’ai continué et je suis entrée à l’EFAP dans l’optique de faire le MBA Digital Marketing & Business. Et maintenant, je suis diplômée ! (Enfin en théorie… parce que la pandémie a un peu bouleversé le programme et donc la remise des diplômes.)

 

Pourquoi le MBA DMB ?

Initialement, je voulais devenir Social Media Manager ou rédactrice web. Alors ça me semblait être la voie logique ! J’ai candidaté pour plusieurs masters et finalement, j’ai choisi d’intégrer à l’EFAP pour ce MBA (même si j’avais été acceptée ailleurs aussi).

Aussi, j’avais vraiment envie de faire une année en alternance, d’apprendre sur le tas et le MBA DMB le proposait, donc c’était parfait !

 

Tu as lancé ton projet « Libraire Jeunes Pousse » récemment, comment t’es venue l’idée ?

 

La librairie est un projet qui existe officiellement depuis 2020, mais j’y réfléchissais depuis 2019. En fait, grâce à mon blog littéraire, j’ai eu l’occasion de rencontrer et de lire beaucoup d’auteurs auto-édités. Le constat était frappant : il y avait beaucoup de livres géniaux !
Alors quand j’ai dû réaliser la thèse professionnelle de master du MBA DMB, j’ai décidé de parler de l’auto-édition. J’ai donc fait plusieurs études, échangés avec de nombreux auteurs et j’en ai tiré la conclusion que la plus grande difficulté d’un auteur était de faire sa promotion et d’être vendu en librairie.

Partant du constat qu’il existe de très bons livres en auto-édition, mais aussi des très mauvais, je me suis dit qu’il fallait faire une plateforme pour répertorier tous les livres qui le méritent et qui ont vraiment été travaillés. Du coup, cela m’a travaillé toute l’année en 2019, j’avais envie d’aider tous ces auteurs et j’ai voulu proposer un annuaire des auteurs indépendants, mais ça a déjà été fait.

En plus, il y avait la question des liens d’achat et beaucoup d’auteurs auto-édités ne sont présents que sur Amazon. Et il y a beaucoup de personnes qui ne veulent pas soutenir cette entreprise, alors après avoir échangé longuement et m’être questionné pendant des mois… j’ai décidé de lancer une librairie en ligne spécialisée dans l’auto-édition.

 

Concrètement, peux-tu nous décrire un peu plus ce que c’est ?

 

Il s’agit d’une librairie en ligne et indépendante proposant que des livres qui ont été auto-édités. C’est-à-dire des livres qui ont été publiés sans passer par une maison d’édition. Tous les livres disponibles à la vente ont été étudiés pour certifier leur qualité. Nous nous basons sur des critères objectifs et annoncés pour accepter ou refuser un livre.

En plus de vendre les romans, je voulais vraiment accompagner les auteurs. Nous échangeons beaucoup et j’ai envie de donner le meilleur de moi-même pour eux. J’essaie de leur proposer des choses différentes, par exemple avec les boxs littéraires. Cela permet de vendre leurs livres d’une nouvelle façon. Et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai lancé une campagne Ulule pour leur permettre de se rendre à des salons littéraires et de créer des librairies éphémères dans des villes francophones.

L’idée est de faire connaître l’auto-édition et de prouver qu’elle a sa place dans le paysage de la littérature francophone.

 

J’imagine que le digital est maintenant un levier important et notamment dans le milieu littéraire. Qu’en penses-tu ?

 

Effectivement, déjà les ebooks et les liseuses ont vraiment changé la donne. Les gens lisent différemment, pas sur les mêmes supports… Bien sûr, le livre papier est toujours présent, mais maintenant de plus en plus de personnes choisissent de lire en numérique aussi.

En fait, comme dans tous les secteurs, il faut évidemment se mettre au numérique. Déjà, il est nécessaire une stratégie sur les réseaux sociaux, avoir un site internet… cela paraît évident, mais ça ne l’est pas encore avec tout le monde. En effet, typiquement, beaucoup d’auteurs indépendants ne savent pas comment s’y prendre avec leur communication surtout sur les réseaux sociaux. Mais comme partout, il y a des influenceurs spécialisés dans ce domaine. Typiquement, il existe des collaborations entre une maison d’édition ou un auteur et un chroniqueur/blogueur sous forme de service presse. C’est-à-dire que la maison d’édition envoie un exemplaire, souvent numérique, à un blogueur pour qu’il en fasse une critique. Cela peu être un blogueur, comme un Youtubeur, un instagrammeur, etc.

Mais il y a encore énormément de faux pas. Une nouvelle maison d’édition qui se lance sans site interne n’inspire pas confiance. Quelque part, une bonne présence sur les réseaux sociaux rassure et donne envie de suivre un projet.

Aussi, les réseaux sociaux sont une manière pour les lecteurs de s’exprimer. On le voit lors de tous les scandales sur de mauvaises communications de la part d’une maison d’édition ou des problèmes de traduction… Il y a beaucoup de « concepts » qui sont nés grâce aux réseaux sociaux comme le ownvoice ou les sensitives readers.

Il y a aussi beaucoup de podcasts, d’émissions littéraires notamment sur Twitch, des campagnes de financement participatif, des lives sur Youtube… bref, le monde du livre a bien investi internet. 😊

 

Cela a-t-il été difficile de te lancer au début ?

 

Sur le plan administratif, non. J’étais tellement stressée à l’idée de me tromper que je me suis entourée de professionnels pour palier les compétences que je n’avais pas. Mais sur le plan personnel, clairement ! Déjà, j’ai du mal à me faire confiance, en croire en ce que je peux faire, donc j’avais vraiment peur de me louper… Surtout que je ne suis pas seule dans cette aventure, j’embarque des auteurs avec moi et j’avais vraiment peur de les décevoir.

Alors je pense que le plus difficile était de me dire : vas-y, lance-toi.

Mais une fois que ça a été fait, j’ai eu un retour immense de la part des auto-édités. J’avais la chance d’avoir ma « réputation » dans le milieu et ça m’a beaucoup aidé. J’ai convaincu les premiers auteurs rapidement, puis les premiers acheteurs… Et même si ce n’est pas encore gagné, remporter les deux prix lors de la finale du Pitch Pitch d’Ulule prouve bien que j’ai le soutien d’une merveilleuse communauté.

 

As-tu un ou des conseils pour un(e) futur(e) jeune auto-entrepreneur/neuse ?

Si je devais donner 5 conseils, je dirais :

  1. Bien s’entourer : c’est vraiment important de trouver des personnes fiables et de confiance pour avoir un retour sur son projet. C’est vraiment difficile d’avoir du recul sur ce qu’on fait.
  2. Prendre son temps : c’est vraiment tentant de foncer tête baissée, de voir directement s’il y a un intérêt… mais en prenant le temps de voir où l’on va, on ira plus loin. C’est du temps qu’on va économiser et des galères qu’on va éviter.
  3. Ne pas se reposer sur ses acquis : quand on entreprend, on apprend forcément. Il y a des choses qu’on sait déjà, mais il faut toujours aller plus loin pour mieux appréhender la suite et les potentiels problèmes qui peuvent survenir. Ce n’est pas parce que quelque chose marche maintenant qu’il marchera toujours. Il faut vraiment en avoir conscience.
  4. Croire en soi : c’est peut-être le plus difficile. En même temps, c’est un saut dans l’inconnu… Mais si on pense qu’un projet mérite d’être réalisé, parfois il faut vraiment prendre conscience qu’on est la personne qui peut y arriver.
  5. Se lancer : c’est dur, ça fait peur. Mais au final, à quoi ça sert de tout préparer pour ne jamais sauter le pas en attendant… quelque chose qui ne viendra peut-être jamais. Finalement, on est jamais totalement prêt, mais il faut quand même y aller.

Un dernier mot ?

Merci Manon pour cette interview ! Je vais juste terminer en disant qu’il y a des clichés dans beaucoup de secteurs, sur l’auto-édition aussi et on peut vraiment tomber sur de belles pépites. Donc laissez une chance aux auteurs de la librairie Jeunes Pousses et si vous avez envie de soutenir des auteurs qui le méritent, n’hésitez pas à participer à notre campagne Ulule ! Elle se termine le 10 avril. 😊

Librairie :https://librairiejeunespousses.fr/
Ulule : https://fr.ulule.com/amenons-les-auteurs-de-la-librairie-en-salon-/

 


 

Merci également Lou pour le temps consacré à cette interview! N’hésitez pas à la soutenir ! Vous pouvez la retrouvez sur Linkedin .