Une nouvelle loi d’ecommerce en Chine a pris effet dès le 1er Janvier 2019 renforçant les contrôles sur le marché du luxe en ligne en Chine. Si ces nouvelles régulations sont plutôt favorables, elles vont certainement changer le fonctionnement des marques en Chine.

La loi augmente la limite pour l’exonération d’impôts sur les achats en cross-border. En effet, la limite d’achat unique pour une personne augmente de $288 (RMB 2000) à $720 (RMB 5000) et le montant annuel augmente de $2900 (RMB 20 000) à $3780 (RMB 26 000). Les achats cross-border sous les nouvelles limites d’achats seront exclus de la taxe d’importation et recevront 30% de réduction sur les impôts liés à la consommation et la TVA.

Comment ces changements vont-ils se traduire pour le e-commerce shopping in China ? Comment les marques peuvent-elles s’adapter ?

Les plateformes d’ecommerce sont des gardiens

cross border ecommerce buyers china

L’un des principaux objectifs de cette nouvelle loi du ecommerce est de rendre le commerce cross-border plus homogène. Le gouvernement Chinois a demandé aux plateformes d’ecommerce Chinois de renforcer les mesures d’entrées, avec plus de vérifications et de conditions afin de limiter le plus possible les activités frauduleuses (ex. Daigou).

Les Daigou sont des individuels, voyageant à l’étranger, qui achètent de nombreux produits de luxe, pour ensuite les revendre en ligne à un prix plus intéressant que le prix local Chinois de la marque.

Dans le passé, les faussaires sur les sites d’ecommerce étaient les seuls tenus responsables pour imiter les biens, à présent, les plateformes vont partager cette responsabilité. Si une plateforme ne parvient pas à identifier et arrêter le faussaire par elle-même, elle paraît être confrontée à une pénalité allant jusqu’à 2 millions de RMB, d’après Xinhua News.

Les sites d’ecommerce plus larges sont déjà préparés pour ces changements avec des protocoles demandant aux consommateurs de donner leur accord que les produits achetés sont uniquement pour leur propre usage et non la revente.

Le but est de simplifier la tâche au gouvernement Chinois pour identifier et collecter des preuves contre les daigou et les fraudeurs fiscaux.

Dans les faits, cela va permettre de réduire le nombre d’online stores sur les différentes plateformes donc moins de compétition.

Le Social E-commerce va se populariser

Les mesures répressives contre les Daigou seront bénéfiques pour les marques en Chine sur le long terme car elles seront en mesure d’avoir une meilleure image, plus d’authenticité mais aussi de couper les moyens d’acheter des marques en-dehors des canaux autorisés.

De plus en plus de plateformes ecommerce vont avoir recours à des KOLs (Key Opinion Leader) et à leur fanbase pour la commercialisation de produits. L’avis de ces personnes d’influences sera un véritable facteur de vente.

Taobao, la plateforme d’Alibaba, est déjà un pionnier vers le social e-commerce grâce à son rachat de Little Red Book (Xiao Hong Shu). En effet, les vendeurs sur Taobao ont la possibilité d’accepter les avis sur leurs pages produits. Cet ajout a grandement encouragé les achats sur la plateforme.

Little Red Book est un acteur indispensable pour les avis lorsque les consommateurs chinois veulent acheter des produits étrangers de luxe car ils peuvent bénéficier d’un avis expert.

WeChat avec sa fonction « Recherche » et l’accès à JD est également un pas en avant pour les utilisateurs. Le contenu mis en avant sur WeChat, Little Red Book devient plus orienté vers la vente de produits plutôt que de créer du trafic vers des marques.

 

En conclusion, cette nouvelle loi est jugée bonne pour tous les partis : le consommateur, les impôts, les marques avec des règles communes pour chacun.

Cependant, cela va accentuer la compétition entre les marques en même temps. Les consommateurs chinois sont habitués à avoir de nombreuses informations sur leurs produits mais aussi des garanties d’authenticité. Ils vont se concentrer de plus en plus à acheter des produits de luxe en Chine pour bénéficier des avantages fiscaux mentionnés plus haut tout en attendant plus de la part des marques.

Il est, actuellement, difficile de rentrer sur le marché Chinois mais il deviendra de plus en plus difficile d’y entrer et d’y rester surtout en cross-border.

 

Source image: Alizila.